Alternatives naturelles

Des scientifiques transforment des algues en carburant utilisable en moins d’une heure

Par Cyril Renault , le jeudi, 14 janvier 2016, 10h43 , mis à jour le mercredi, 8 avril 2020, 12h10 — écologie

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Des scientifiques transforment des algues en carburant utilisable en moins d’une heure

Les algues ont déjà été présentées comme une merveille pour la guérison naturelle. Non seulement elles sont riches en chlorophylle et aussi en composés végétaux spéciaux qui pourraient aider à vaincre le cancer et les maladies cardiaques.


C’est aussi  un remplaçant prometteur  pour le beurre et les œufs et les produits de boulangerie avec du gluten .

Même les géants comme Unilever, qui font  des articles ménagers insalubres, ont cherché à utiliser les algues en remplacement de l’huile de palme dans plusieurs de leurs produits pour stopper  la production d’huile de palme qui détruisent nos forêts tropicales et leur biodiversité.

Mais voilà peut-être la dernière et la plus prometteuse nouvelles sur les algues est qu’elles pourraient remplacer les combustibles pétroliers.

Du pétrole d’algues : un processus qui ne prend que quelques minutes

Des scientifiques ont réussi à créer un processus chimique en continu capable de produire en moins d’une heure du pétrole brut, après avoir obtenu des algues une pâte verdâtre avec la consistance d’une soupe de pois. Dans ce nouveau procédé, une pâte d’algues humides est pompée à l’extrémité avant du réacteur chimique. Une fois que le système entre en service, il en sort du pétrole brut en moins d’une heure, avec comme sous-produits de l’eau et du phosphore. Ce dernier pourra être recyclé dans le seul but de faire croître plus d’algues.


Avec un raffinage classique additionnel, l’huile d’algues brutes sera transformée en carburants (biofuel, essence, biodiesel). Les eaux usées peuvent faire l’objet d’un retraitement pour donner du gaz et des éléments tels que le potassium et l’azote.

Alors que les algues ont longtemps été considérées comme une source potentielle de biocarburants, le schéma de transformation restait pour le moins coûteux. La technologie mise au point ici par le PNNL ( Pacific Northwest National Laboratory) exploite le potentiel de l’énergie des algues et intègre des méthodes pour en réduire le coût de production.


« Le coût demeure le plus grand obstacle à la production de carburant à base d’algues » a déclaré Douglas Elliott, directeur de recherche au PNNL. « Nous croyons que le processus que nous avons créé, contribuera à rendre les biocarburants d’algues beaucoup plus économiques. »

Les scientifiques et ingénieurs du PNNL ont simplifié la production de pétrole brut à partir d’algues, en combinant plusieurs étapes chimiques dans un seul processus en continu. L’économie la plus importante résulte du processus qui fonctionne grâce aux algues humides. La plupart des traitements actuels exigent en effet de sécher les algues – un procédé coûteux qui réclame beaucoup d’énergie. Le nouveau fonctionne quant à lui avec une mixture d’algues qui contient de 80 à 90% d’eau.

« Ne pas avoir à sécher les algues constitue déjà une grande victoire ; cela réduit énormément les coûts« , a déclaré Douglas Elliott. « Ensuite, il y a des bonus, comme la possibilité d’extraire le gaz utilisable à partir de l’eau, puis de recycler l’eau restante et de nutriments pour aider à développer davantage d’algues, ce qui réduit encore les coûts. »

Le dispositif fonctionne sans interruption. Le traitement est capable de traiter 1,5 litre d’algues en suspension dans le réacteur de recherche par heure. Bien que cela ne semble pas beaucoup, il reste beaucoup plus proche du système existant pour la production commerciale à grande échelle.

Le système élimine également une autre étape importante et obligatoire dans le traitement des algues. Il s’agit d’un traitement complexe à base de solvants qui utilise de l’hexane pour extraire les huiles riches en énergie du reste de l’algue. Au lieu de cela, l’équipe du PNNL a travaillé sur la totalité des algues, en la soumettant à de l’eau très chaude et à haute pression. Cela a pour effet de déchirer la structure, convertissant la biomasse en carburant en liquide et en gaz.


Le système fonctionne à environ 350°C pour une pression de l’ordre de 3.000 PSI, combinant des procédés connus comme la liquéfaction hydrothermale et la gazéification catalytique hydrothermale. « C’est un peu comme utiliser un autocuiseur, seules les pressions et les températures que nous utilisons sont beaucoup plus élevées« , a précisé Douglas Elliott. « Dans un certain sens, nous dupliquons le même processus qui a existé sur terre, celui de transformer les algues en huile au cours de millions d’années. Nous sommes en train de le faire de façon beaucoup plus rapide. »


Les éléments extraits du procédé :

  • Pétrole brut : conversion possible en kérosène d’aviation, en essence ou en carburant diesel.
  • Il apparait que plus de 50% du carbone de l’algue soit convertie en énergie dans le pétrole brut – voire parfois jusqu’à 70%.
  • L’eau potable peut être réutilisée pour faire croître plus d’algues.
  • Le gaz combustible peut soit être brûlé pour produire de l’électricité ou soit être nettoyé pour fabriquer du gaz naturel.
  • Des nutriments tels que l’azote, le phosphore et le potassium – sont tout aussi essentiels pour la culture d’algues.


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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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Commentaires

Le mercredi, 3 mai 2017, 2h40 à 2h40, nightwings a dit :


Le problème c'est que cela réduirait la pénurie de pétrole mais pas le dioxyde de carbone qui nous étouffe alors je crains que ce soit un fausse bonne idée.


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Le mercredi, 21 novembre 2018, 11h47 à 11h47, philippe a dit :


Les algues permettent d'utiliser le CO2 de l'atmosphère ou provebnant de la combustion du charbon ou de toute autre source carbonée, ainsi l'utilisation d'algue peut à la limite être neutre en matière d'émission de CO2. Rien à voir avec la combustion du pétrole.


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Le mercredi, 1 novembre 2017, 12h38 à 12h38, JEANMOUGIN a dit :


L'inconvénient du pétrole, c'est qu'en le brûlant dans nos moteurs, nous libérrons du carbone qui était captif dans les couches géologiques de la Terre depuis des millions d'années.
En faisant des carburants à partir d'algues, on capte le CO2 déjà présent dans l'atmosphère et on le recycle en quelque sorte.
Pour résumer, en faisant pousser des algues, on capte le CO2 atmosphérique puis on le relibère dans nos moteurs.
En brulant du carburant issu du pétrole géologique, on ne fait qu'ajouter plus de CO2 puisqu'on le libère de stocks enfouis dans la Terre.


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Le vendredi, 5 octobre 2018, 14h21 à 14h21, Schauber a dit :


On peux prendre le raisonnement dans l’autre sens. Comme les algues stockent du carbone si on les brule pas, en les brulant et en le renvoyant en l’air dans les moteurs on empêche ce stockage tout comme lorsqu’on brule le pétrole. On n’a donc rien gagné ;-). C’est une illusion de pétrolier de faire croire qu’on réduit la production de CO2.
Qu’en pensez-vous ?


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Le samedi, 1 décembre 2018, 19h57 à 19h57, Julien a dit :


Oui si on ne les brûlent pas, la culture de ces algues ne donne pas du carburant mais un "Puis de carbone".
C'est bien, mais c'est aussi bien si on en fait du carburant qui peux ensuite permettre une rentabilité du système, qui lui permettra de grossir grossir, jusqu'a atteindre des production qui en ferons un véritable Puis de carbone, et pas juste une micro production juste pour voir que ça fonctionne.


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Le jeudi, 4 octobre 2018, 17h31 à 17h31, ekini montjoly a dit :


c'esT énial si cela est vrai biensur , mais je crains que ceux qui on trouvé ce nouveau procédé ne disparaissent avec leurs trouvaille car je ne pense pas que les gouvernements qui s'en mettent pleins les poches soient OK avec cette belle trouvaille qui va embellir la vie de tous les etres humains aux problèmes financiers.Celui qui dans les années 60( je crois) avait trouvé de faire rouler les voitures avec de l'eau, au brésil un avec de l'hule ils ont disparue plus de news de leurs découverte, l'espoir fait vivre


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Le vendredi, 20 décembre 2019, 13h16 à 13h16, sky a dit :


Combien de fois il faudra le répété un gamin de 5 ans trouverez la solution.
Le problème n'est pas la substitution, ou que l’énergie soit bio mais la quantité exponentielle dont nous avons besoin.
Tant qu'on réduira pas la croissance (et les inégalités qu'elle engendre) on réduira pas ou si peu les effet. Tout se transforme et donc aucune énergie hormis celle du vide quantique n'est propre. notre besoin en Energie étant croissante, remplacer 1 million de pétrole ou autre par 2 millions d'autres choses conduit automatiquement à notre perte.
Seul la décroissance pourrait nous sauver...mais ce n'est pas envisageable puisque la décroissance provoquerait des ruines mondiales, des guerres, et l'effondrement de notre économie... dans les 2 cas nous y allons tout droit puisque nous n'acceptons pas de restreindre nos modes de vie, nos besoins, nos envies pour n'utiliser que l'essentiel.


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Le lundi, 18 janvier 2021, 13h11 à 13h11, Nat a dit :


Et si on utilisait nos déchets... Cela ferait d'une pierre 2 coups ?


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