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Une ville du Canada a réussi a éradiquer le problème du mal-logement

Par Cyril Renault , le mardi, 8 décembre 2015, 11h06 , mis à jour le samedi, 27 mars 2021, 7h27 — psychologie

mal-logement
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Canada: Une ville a trouvé une solution pour régler le problème du mal-logement

Dans cette ville Canadienne de Medecine Hat, il y a environ 60 000 habitants… Et aucun problème de mal-logement.

Depuis que la municipalité a fait vœu, en 2009, de mettre fin au mal-logement, les efforts ont porté leurs fruits. Le résultat, c’est que ce soir, à Medecine Hat, tout le monde aura un toit sous lequel dormir.


Comment est-ce possible ? C’est simple, pourtant.

Il s’agit d’une approche radicalement nouvelle de la chose… Pour faire simple, ils ont fait exactement l’opposé de ce que font la plupart des élus des autres villes. Et ça marche !


Le maire de cette ville, Ted Clugston, l’avoue lui-même : il était plus que sceptique au début, lorsque le projet avait commencé à être discuté, il y a bientôt 6 ans de cela — en fait, il faisait même partie des principaux opposants à cette réforme.

La loi en question : pas un seul être humain ne devra être laissé plus de 10 jours dans la rue. Passé ce délai maximum, la personne en question devra obligatoirement se voir donner une maison, un endroit où habiter.

Aujourd’hui, le maire Ted Clugston a fini par réaliser que, non seulement cette loi est un grand pas en avant pour les plus défavorisés… Mais elle fait également des miracles pour les finances de la ville !


Oui, vous avez bien compris : cette loi, outre le fait de supprimer totalement la précarité du logement, a pour effet secondaire de… faire réaliser des économies considérables aux caisses de la mairie.

«  Il s’agit à la fois de la manière la plus humaine et la moins coûteuse de traiter les gens », explique Ted Clugston à l’antenne de la CBC.


Vous êtes sûrement dubitatifs, et c’est normal : Après tout, ne nous a-t-on pas inlassablement rabattu les oreilles, en nous disant que « les pauvres coûtent cher », que les aides sociales et les avantages dont ils bénéficient sont prélevés directement sur les impôts des honnêtes travailleurs ?

Un sans-abri logé coûte 20 000 $ par an, alors qu’une personne vivant à la rue coûte 100 000 $ par an. 

vivre sans argent

Si Ted Clugston, maire au demeurant plutôt pragmatique, a été converti, c’est grâce à une étude réalisée à cette fin par the Mental Health Commission of Canada.


Ce que cette étude a découvert, c’est que quand on demandait aux SDF d’avoir une vie stable (arrêter les éventuelles addictions à la drogue, l’alcoolisme ) avant de les déclarer aptes à faire la demande d’un logement, ils retombaient souvent dans la pauvreté et se retrouvaient facilement pris une nouvelle fois dans l’engrenage de la drogue, de l’alcool et du mal-logement.

Cela fait qu’il est très dur de s’extraire de cette condition, et qu’un bon nombre d’entre eux retombe à répétition dans les hôpitaux, les centres de détention, les abris d’urgence… Des structures et des services qui coûtent de l’argent.


Ainsi, Clugston a ainsi estimé ,lors d’une interview pour la CBC, que le coût approximatif pour procurer un hébergement stable à l’année pour un sans-abri est d’environ 20 000 $. Mais cela coûte près de 100 000 $ de garder un sans-abri à la rue.

« Avec le programme Housing First, nous avons complètement renversé le cours des choses. Avant, on disait ‘Tu veux une maison ? Sois clean d’abord, et on verra ensuite’ », explique encore Clugston. « Mais le problème, c’est que c’est assez dur de devenir ‘clean’ si vous devez dormir chaque nuit sous le banc d’un parc. »


Medecine Hat n’est pas un cas isolé, et ce n’est pas le seul endroit où ce genre de démarche a fonctionné. En Utah, lorsqu’une réforme similaire a été appliquée, le mal-logement a baissé de 91 pourcents. Dans cet État Américain, il y a désormais si peu de sans-abris que les employés des services sociaux connaissent chacun d’entre eux par leurs prénoms et pour cause : Il n’y a plus que 178 personens vivant sans domicile dans l’État tout entier !


À quand quelque chose de similaire en France ?

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Cyril Renault

C’est très probablement mon père qui m’a transmis cette passion que j’essaierai moi-même de transmettre à mes enfants. Dès que j'ai un peu de temps, je profite de l’occasion pour passer du temps dans la nature. Par ailleurs, je m’intéresse également à tout ce qui touche au bien être et à l'écologie de près ou de loin, je suis fasciné par toutes les méthodes d’investigation, vérifiables et reproductibles ayant pour but de produire des connaissances. J’ai donc décidé de rédiger des articles qui touchent à ces domaines. J’espère pouvoir vous transmettre un peu de mon savoir et de mon amour pour la nature.

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