Éducation

Les parents toxiques en 13 points

Par Antoine Delacour , le vendredi, 19 mai 2017, 9h20 , mis à jour le mardi, 20 avril 2021, 13h58

parents toxiques
Crédit image: Pixabau

Les parents toxiques en 13 points


L’association des mots « parents » et « toxiques » peut sembler étrange mais il y a pourtant là un véritable sujet à considérer car c’est toute la capacité au bonheur des enfants et des futurs adultes qui est en jeu. Les influences néfastes agissent d’ailleurs souvent de façon pernicieuse. On évoque des mécanismes inconscients qui se perpétuent de génération en génération…

Il est donc temps de prendre conscience de leur réalité afin de s’engager dans un processus de rémission.


Afin de nous y aider, voici 13 signes qui dénotent d’une parentalité toxique. Il sont à considérer indépendamment les uns des autres mais peuvent malheureusement se cumuler.

Les parents toxiques en 13 points : 

  1. Ils usent de l’amour conditionnel : « Tu serais gentil de ranger ta chambre », « je serais tellement content(e) si tu… » : Ces formulations conduisent l’enfant vers une insécurité affective et la croyance que pour être aimé, il doit répondre à une attente extérieure, se conformer à une norme, fournir un résultat, etc.
  2. Ils sont critiques : un parent toxique se concentre majoritairement sur ce qui est « mal » fait selon ses critères. Ce point de vue est ensuite adopté par l’enfant qui s’auto-dévalisera, ruminera mentalement, rendra son juge intérieur impitoyable et portera un regard pessimiste sur le monde qui l’entoure. Ajoutons que les reproches et critiques alimentent le stress et la dépression.
  3. Ils se moquent : la moquerie peut être considérée comme de l’humour…par des adultes. Mais pour des enfants, ce sont des de véritables blessures. Les moqueries directes et indirectes (propos tenus devant un enfant à son sujet) sont à ranger dans la même case : à éviter absolument.
  4. Ils font culpabiliser : « Qu’est-ce que tu m’as encore fait ? » « tu m’énerves » « je t’ai frappé/puni car tu m’as cherché » » tu me rends malheureux » « qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça »… la culpabilité est un poison qui agit longtemps…Notons que, par défaut, un enfant ne peut pas remettre en cause la validité d’un comportement d’un parent alors il revêt naturellement le costume de coupable.
  5. Ils étouffent ou nient les émotions des enfants : « mais non, tu n’as pas peur ! » « tu es une poule mouillée ou quoi ? » « tu n’as pas le droit d’être triste » : les émotions font partie de la réalité et de la personnalité des enfants. De plus, elles ont toutes leur utilité. Les nier, c’est donc entamer l’estime de soi des enfants et les priver d’une partie de leur potentiel. En effet, les neurosciences ont démontré qu’il est impossible de prendre une décision censée sans écouter les émotions.
    Un enfant/l’adulte qui prend l’habitude de réprimer ses émotions s’exposent à 3 effets :  
    • L’effet boomerang : l’émotion est transformée en tensions et maux physiques contre soi. La personne conserve son émotion pendant des semaines, des mois, voire des années, ce qui peut entraîner des maux physiques ou psychologiques.
    • L’effet ricochet : l’émotion non exprimée à une personne sera exprimée à une autre. Tout le monde connaît ce phénomène très classique qui consiste, par exemple, à reporter sa colère à la maison contre son conjoint ou ses enfants parce que nous avons quelque chose qui nous a mis en colère au travail. Le conjoint réceptionne la colère, la déverse lui-même auprès de ses enfants, qui vont la déverser sur le chien en lui hurlant dessus… donc sur une personne non responsable de la colère initiale.
    • L’effet bulle : à force de conserver pendant des heures, des mois, des années des émotions non exprimées, elles vont prendre de plus en plus de place et vont s’exprimer un jour de façon disproportionnée.
  6. Ils contrôlent tout, surprotègent, se substituent aux enfants pour des tâches qu’ils savent pourtant faire : on appelle cela des parents hélicoptères. Cette surprotection a des conséquences sur le développement de l’enfant :
    • retard dans l’autonomie
    • estime de soi dégradée
    • peu de résistance à la frustration
    • faible capacité à décider, résoudre des problèmes et à prendre des initiatives
    • intelligence relationnelle peu développée
    • créativité en berne
    • peur de l’échec paralysante
  7. Ils donnent des ordres : un ordre est une tentative de soumission. Catherine Gueguen explique que « Si nous donnons des ordres à un enfant, soit il va se soumettre, s’inhiber et une partie de lui va s’éteindre, soit il va nous imiter. Il donnera des ordres à ses parents, à ses frères, à ses soeurs, à ses copains de classe. «
  8. Ils usent de violence physique et psychologiques et de punitions (ainsi que de menaces) :
    Des études ont montré à propos de la violence éducative  que :
    Fessées, punitions, gifles, humiliations, provoquent de la dépression, de l’anxiété, de l’agressivité, des troubles de la personnalité, des troubles dissociatifs, des addictions…
    Plus spécifiquement sur les punitions, fessées, menaces,… :    
    • elles ne changent pas à long terme le comportement de l’enfant
    • si elles sont utilisées à des fins éducatives, elles produisent l’effet inverse en suscitant nervosité et anxiété
    • la violence se transmet. Des études ont prouvé que les enfants fessés par leurs parents se montrent belliqueux et agressifs à l’école.
    • la punition corporelle crée des distances entre les membres de la famille et les enfants qui la subissent ont un sentiment d’isolement et d’incompréhension qui les poussent à ne plus exprimer ce qu’ils ressentent.
    • l’autorité extérieure induite par la violence éducative bloque le développement de l’auto-discipline (et de l’autonomie). L’enfant est dépendant.

les enfants fessés éprouvent de la colère et de la méfiance à l’égard de toute forme d’autorité


Ils offrent des cadeaux et de l’argent contre service/écoute/performance (ou privent de cela en cas de défaillance) : « si tu fais cela, tu auras un cadeau » « tu n’auras pas ton argent de poche si tu …. » : cette tactique renforce le matérialisme, détruit la motivation intrinsèque et la persévérance, dégrade l’estime de soi,  encourage au mensonge et à la manipulation…

Ils isolent : j’inclus dans l’isolement : l’isolement physique et le mutisme du parent vis à vis de l’enfant (mépris). Selon Isabelle Filliozat, voici deux arguments à considérer si on estime que l’isolement physique permet de « réfléchir » : le premier argument est que l’enfant n’a pas la maturité pour « réfléchir » à ses actes avant treize ou quatorze ans.Le deuxième argument est que l’isolement va, au final, aggraver l’état psychologique de l’enfant qui se sentira encore plus seul, démuni et arrivera à la conclusion qu’il est mauvais et que ses parents ne l’aiment pas. Cet enchaînement d’états émotionnels provoquera même de l’agressivité en guise de processus de défense face à cette injustice.


Pour le mutisme : il encourage l’enfant à « bouder » et lui inculque que la communication peut être considérée comme une récompense ou un privilège à accorder ou à retirer…


Ils ne s’excusent jamais : s’excuser c’est avouer son erreur et ainsi se donner la chance de progresser. De plus, lorsqu’on ne le fait par en tant que parent et qu’on l’exige tout-de-même des enfants, une grande confusion s’installe tandis que, parallèlement, l’estime de soi de l’enfant diminue…


Ils sont laxistes : le laxisme est l’absence de règles alliée à une tolérance extrême…or les enfants ont besoin de cadre pour s’épanouir et d’amour/d’attention pour grandir. C’est en cela que la bienveillance ET la fermeté sont efficaces.


Ils posent des étiquettes et émettent des jugements : Voici ce qu’en dit Isabelle Filliozat : « Les définitions « il est lent « , « il est hyperactif « , « il est timide », « il est maladroit » » il est…  » constituent une tentative de lutte contre la blessure narcissique. C’est pour le parent une manière de faire porter à l’enfants la responsabilité de ce qui arrive et par là de s’en dégager. Hélas, ce faisant, l’adulte éloigne l’enfant de son coeur. En outre, les enfants ont tendance à répondre aux définitions que nous leur donnons d’eux. Ils se conforment à nos attentes ! Leur cerveau interprète nos commentaires et jugements comme des ordres (ou des objectifs). Si le parent le dit, c’est que c’est ainsi qu’il doit se comporter…  » Ainsi, les étiquettes deviennent de solides croyances qui s’auto-alimentent toute la vie !

Source  parents toxiques : anti-deprime.com

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Antoine Delacour

Comme de nombreuses personnes, cela fait des années que j’essaie de limiter mon empreinte carbone en triant mes déchets, en empruntant le plus possible les transports en commun et en limitant au maximum le plastique. C’est un bon début, mais je pense que tout ceci n’est pas suffisant car nous ne réglerons pas le problème en nous contentant de faire cela.

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